On ne peut parler de Sangliers sans parler de dégâts et d’ agrainage et un mot revient obligatoirement que se soit pour le premier comme pour le second, c’est « MAÏS » .
Avec plus 1.5 millions d’hectares en culture, le Maïs représente bien évidement des zones à haut risque puisque de juillet à septembre, il représente également une source d’alimentation facile pour le Sanglier qui y trouve à la fois nourriture, mais également quiétude dans un habitat où il est le maître. Nous connaissons tous les relations tendues qui s’ensuivent avec le monde agricole.
Le Maïs représente la mal-bouffe du Sanglier comme les américains qui se nourrissent au McDo beaucoup trop souvent. Le constat est le même : des individus gros et gras très jeunes. Je ne vous raconte même pas quand il s’agit de Maïs sucré cultivé pour la production d’amidon et qui contient entre 30 et 40 % de sucre, pour à peine 15 % pour le Maïs traditionnel.
Pour ce qui concerne l’agrainage, le plus couramment utilisé est également le Maïs.
« Ben oui, c’est la seule solution »
La seule solution, ce n’est pas si sûr!
« Ben oui mais de toute façon c’est la plus efficace »
La plus efficace? pas sûr non plus!
« Mais en tout cas, c’est ce qu’il préfère »
Ben non! Ce que le Sanglier préfère, ce sont les fruits forestiers car ils sont bien plus riches en protéines nécessaires à une alimentation équilibrée. Glands, faînes et châtaignes en contiennent environ 6% alors que le Maïs n’en contient que 1%. En cas de nourrissage intensif composé essentiellement de Maïs, le Sanglier se doit de compenser en consomment des protéines. Celles-ci sont de deux ordres différents. D’ordre végétal, mais les fruits forestiers ne sont pas présents en quantité suffisante tous les ans et surtout pas toute l’année, ou d’ordre animal. Suivant les régions, les prairies contenant des bulbes de jonquilles ou de crocus se retrouvent parfois complétement labourées.
En ce qui concerne les protéines d’ordre animal, le Sanglier les trouve dans les vers contenus dans le sol. Se sont les vers de terre qu’il trouve facilement dans les parcs sous les bouses de vaches ou les vers blanc de hannetons. Invisibles à la surface, ces vers peuvent se retrouver dans les parcs et prairies avec une densité impressionnante jusqu’à 3 tonnes pour 1 ha (100 m x 100 m).
Si le Maïs est autant utilisé pour l’agrainage -qui doit être de dissuasion et doit permettre de limiter les dégâts aux cultures- c’est simplement parce qu’il est le plus facile à se procurer.
Il existe pourtant d’autres sources de nourriture végétale, tout aussi efficace et qui offre un apport en protéines bien plus important. Il s’agit du Tournesol, des Féveroles et des Pois (surtout les Pois protéagineux). Peut-être moins faciles à se procurer, ceux-ci représentent néanmoins une alternative intéressante pour ce qui concerne les cultures à gibier.
La maitrise de gestion de votre territoire et des populations de Sangliers qui y évolue mérite d’y apporter réflexion et attention particulière. La belle future saison de chasse en dépend…