C’est en 1963 que l’histoire de celui qui allait devenir une référence dans les chargeurs de nombreuses carabines Browning BAR commence, mais ce n’est que 3 ans plus tard que le véritable succès commercial s’envole. En 1967, la sortie de la Browning Bar chambrée en 300 Winchester Magnum devient une véritable Star dans les conversations des Chasseurs. Le couple est d’ailleurs tellement indissociable que le terme de 300 BAR est largement employé. Pour certains, c’est quasiment « l’outil magique ». Elle est capable d’enchaîner plusieurs tirs sans réarmer, dans un calibre à haute vitesse. Le 300 Winchester Magnum vient de se faire une place sur notre marché et plus rien ne viendra l’y déloger. Les chiffres indiqués sur les boites dépassent ceux de la plupart des calibres employés dans nos Chasses traditionnelles françaises, j’ai nommé les Battues. Ce n’était pourtant pas sa vocation première. Faisant suite aux 300 Holland & Holland de 1925 et 300 Weatherby Magnum de 1944, il a été créé pour le tir des grands animaux d’Amérique du Nord à longue distance. Sur ces grands territoires ou la Chasse en Battue est inconnue, le 300 Winchester Magnum fait merveille pour le tir des Cerfs de Virginie, Elans, Wapitis et Ours. Pour ces modes de Chasse, le 300 Win Mag est tirer par des carabines à verrou dotés de canons longs. Cette munition au dimensions généreuses étant chargée de poudre lente. Un canon long s’impose pour en tirer tout son potentiel.
Tout le contraire de ce que l’on peut retrouver avec les carabines semi-automatiques dans nos Battues. Une carabine dotée le plus souvent d’un canon court compris entre 50 et 55 cm alors que le calibre demande 65 ou 66 cm pour s’exprimer pleinement. Il est évident que les performances de cet excellent calibre sont largement dégradées passée au travers d’un canon de moins de 55 cm. Les chiffres indiqués sur les boites ne sont plus valables avec ce type d’arme et la flamme de bouche ainsi que le recul perçu en attestent largement.
Comment le 300 Winchester Magnum a-t-il détrôné l’autre 300, le Weatherby Magnum ?
A vrai dire, il ne l’a pas détrôné et le 300 de Roy Weatherby poursuit toujours une belle carrière. Winchester s’est tout simplement trouvé propulsé dans un nouveau crêneau, celui des armes semi-automatiques pour lesquelles ce calibre n’était absolument destiné, avec la Browning Bar. Pour vendre cette nouvelle arme, il faut la présenter dans un calibre performant, le 300 Magnum comme certains l’appellent, et en faire commercialement l’outil invulnérable. Et cela a fonctionné. Le succès rencontré fut tel que depuis ces quelques décennies, rien n’est venu interrompre cette marche victorieuse.
Mais pourquoi ce succès si la recette n’est pas bonne ?
Tous simplement parce que même dégradées, les performances du 300 Winchester Magnum prévues initialement pour tirer des animaux bien plus massifs que ceux que nous rencontrons sur notre territoire français, sont encore largement suffisantes pour nos Chevreuils (pour lesquels il paraît même trop puissant), Cerfs et Sangliers. Et puis il y a les performances (même si d’autres calibres employés chez nous sont plus efficaces sur le terrain) et il y a la certitude des Chasseurs convaincus par les chiffres indiqués sur les boites de munitions et ça…
Indélogeable ?
En 2001, un petit frère arrive sur le marché en la présence du 300 Winchester Short Magnum. Même marque, même diamètre. Et Winchester ne s’arrête pas là en lançant sur notre marché les 7 mm WSM et 270 WSM. Le 7 mm WSM restera à tout jamais une munition marginale chez nous, certainement par le manque de communication doublée d’un manque d’armes pour le tirer dans les ratteliers de nos armuriers. Le 270 WSM connaîtra une belle ascension qui semble ne pas ternir, même si comme pour le 300 Win Mag, sa présence dans des armes semi-automatiques est complètement dénuée de bon sens et son efficacité parait parfois un peu juste en battue avec ce type d’armes en fonction du projectile choisi et du gibier tiré. Son succès, le 270 WSM le doit avant tout à la progression dans les performances par rapport à son aîné, le 270 Winchester. C’est justement cette progression qui manque au 300 WSM pour déloger le 300 Winchester Magnum. A peine 3 % pour les meilleurs et seulement 1 % pour certaines autres. La progression n’est bien évidement pas suffisante pour justifier du remplacement d’un calibre qui donne pleine satisfaction à ses utilisateurs depuis plus de 50 ans. Même avec le succès du 270 WSM qui joue dans une autre catégorie en matière de diamètre, le 300 Winchester Magnum semble avoir encore de beaux jours devant lui.
Un bon choix ?
Certainement pas le miens pour le tir en Battue avec une carabine semi-auto. Je lui préférerai un 8 ou un 9 mm pour cet exercice. Par contre, pour le tir des animaux massifs à distance respectable avec une carabine à verrou doté d’un canon de 66 cm, il ne fait aucun doute que le 300 Winchester Magnum peut représenter un bon choix que je ferais certainement pour le tir du Cerf par exemple.